Stress chronique : que boire pour en sortir ?

Caféine : une double lame bien affûtée

Le café est sans doute la boisson la plus ancrée dans nos rituels matinaux... et aussi l’une des plus stimulantes sur le plan hormonal.
Une méta-analyse publiée en 2025, portant sur plus de 3 600 participants, montre que le café provoque une élévation du cortisol de 50% par rapport à la normale. Et cela, même chez les consommateurs réguliers : l’effet ne disparaît pas avec l’habitude, il se décale simplement dans la journée.
D’autres boissons riches en caféine, comme les sodas ou les boissons énergisantes, induisent également une hausse significative du cortisol, bien que légèrement inférieure.
En clair : plus la dose de caféine est forte, plus l’impact sur le cortisol est marqué.

Alcool : un perturbateur hormonal bien établi

Si le café stimule trop, l’alcool, lui, dérègle. Contrairement à sa réputation de « relaxant social », il provoque une augmentation mesurable du cortisol, et ce, dès de faibles doses.
Une étude publiée en 2025 par le Journal of Korean Medical Science a démontré qu’un seul verre d’alcool par jour élève le taux de cortisol sanguin de 0,18 μg/dL chez les hommes.
Pire encore : une étude longitudinale sur des adolescents a mis en lumière un cercle vicieux, où un dérèglement du cortisol précède la consommation d’alcool... qui l’aggrave ensuite. Le serpent qui se mord la queue !
À long terme, cette perturbation hormonale est liée à l’anxiété, aux troubles du sommeil et à une plus grande vulnérabilité au stress.

Magnésium : le minéral calmant par excellence

Souvent sous-estimé, le magnésium joue pourtant un rôle central dans la régulation du stress.
Des essais cliniques rigoureux montrent qu’une supplémentation quotidienne de 300 mg de magnésium peut réduire le cortisol urinaire de manière significative (jusqu’à 32 nmol/24h), tout en rééquilibrant le rythme circadien de cette hormone.
L’effet est lié à son action sur l’enzyme 11β-HSD2, qui aide l’organisme à métaboliser et éliminer le cortisol en excès.
Boire des eaux minérales riches en magnésium, comme Hépar ou Rozana, peut ainsi contribuer naturellement à apaiser le système neuroendocrinien – sans effets secondaires.

Thé vert et L-théanine : le duo zen validé par la science

À l’inverse de la caféine brute, le thé vert contient une combinaison unique de composés qui en modèrent les effets stimulants.
La L-théanine, un acide aminé naturellement présent dans les feuilles de thé, favorise l’activité des ondes alpha dans le cerveau, associées à la détente sans somnolence.
Des études montrent qu’un thé vert faiblement caféiné ou décaféiné, consommé régulièrement, peut réduire significativement le cortisol, tout en améliorant l’humeur et la résilience au stress.
Le matcha, lorsqu’il est riche en L-théanine et pauvre en caféine, s’avère particulièrement efficace – à condition que le ratio entre caféine, EGCG, théanine et arginine soit bien équilibré.

Hydratation : utile, mais pas décisive

On entend souvent que boire plus d’eau permettrait de « réduire le stress ».
Pourtant, une étude de 2025 publiée dans Physiology & Behavior nuance cette idée : chez de jeunes adultes en bonne santé, le niveau d’hydratation n’a pas significativement modifié la sécrétion de cortisol.
Cela ne signifie pas que l’eau est inutile – rester hydraté est essentiel pour de nombreuses fonctions physiologiques – mais elle n’agit pas directement comme modulateur du stress hormonal. En somme, boire de l’eau est indispensable, mais ce n’est pas une stratégie suffisante pour calmer un cortisol trop élevé.

CBD et adaptogènes : des promesses encore floues...

Les boissons au CBD et les infusions à base de plantes dites « adaptogènes » (ashwagandha, rhodiola, basilic sacré…) séduisent de plus en plus pour leurs effets perçus sur le stress.
Pourtant, les preuves scientifiques restent inégales.
Une étude randomisée de 2024 sur une boisson contenant du CBD à faible dose n’a pas mis en évidence de réduction mesurable du cortisol, malgré une amélioration du stress perçu par les participants.
Même constat pour les plantes adaptogènes : si certaines études préliminaires sont prometteuses, les données cliniques restent limitées et parfois contradictoires.
En l’état, ces boissons peuvent compléter une approche anti-stress, mais elles ne peuvent pas se substituer à des solutions validées scientifiquement comme le magnésium ou le thé vert.

Ce qu’il faut retenir (et boire)

Boisson	Effet sur le cortisol	Verdict
Café	↗︎ Fortement (+50 %)	À limiter
Alcool	↗︎ Significatif	À éviter
Boissons énergisantes	↗︎ Modéré	À éviter
Eau magnésienne	↘︎ Significatif	Recommandée
Thé vert décaféiné / matcha low caffeine	↘︎ Modéré à fort	Recommandé
CBD / adaptogènes	Effets incertains	Intéressant mais non prouvé
Eau plate	Neutre	Positive par défaut