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Hypertension : les boissons qui soignent (ou aggravent) votre pression artérielle

13/10/2025
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AnthonyAnthony

On surveille son assiette, on pense à bouger un peu plus, on réduit parfois le sel... mais ce que l’on boit reste souvent un angle mort dans la prévention de l’hypertension. Pourtant, certaines boissons peuvent faire grimper la tension de plusieurs millimètres de mercure, parfois en quelques heures, tandis que d’autres contribuent, preuves scientifiques à l’appui, à la faire baisser de façon significative.

De la canette de soda du déjeuner au thé vert du matin, en passant par l’hibiscus, le café ou le verre de vin du soir, chaque boisson a un impact mesurable sur notre système cardiovasculaire. Et ce n’est pas une formule : les dernières méta-analyses permettent aujourd’hui de quantifier précisément ces effets.

Cet article propose un tour d’horizon complet et documenté de ce que la science dit en 2025 sur les boissons et la tension artérielle. Les bonnes, les mauvaises, les efficaces, les risquées — et surtout, comment les intégrer intelligemment dans son quotidien.

Hypertension : les boissons qui soignent (ou aggravent) votre pression artérielle

Boissons à risque : ce qu’il faut limiter (voire supprimer)

Boissons sucrées : le facteur d'hypertension silencieux

Souvent banalisées, les boissons sucrées (sodas, thés glacés industriels, jus sucrés) figurent parmi les plus fortement associées à une augmentation de la tension artérielle.
Une méta-analyse de 12 études (plus de 400 000 participants) a mis en évidence une augmentation moyenne de +2 mmHg sur la pression systolique pour chaque canette quotidienne sur 10 ans.

Le risque est encore plus flagrant chez les adolescents, où une consommation de trois boissons sucrées par jour multiplie par 1,87 le risque d’hypertension. Et chez les adultes, une simple canette quotidienne suffit à augmenter le risque de 26 à 70%, selon les cohortes étudiées.

Café et caféine : l’ami du matin sous surveillance

La caféine agit sur le système cardiovasculaire de manière dose-dépendante. Une dose de plus de 200 mg — soit environ deux tasses de café filtre — peut entraîner une élévation aiguë de +6 mmHg (systolique). Toutefois, les études à long terme nuancent quelque peu ce constat.

Une méta-analyse récente (Haghighatdoost, 2023) révèle qu’une consommation modérée de café (1 à 3 tasses/jour) est associée à une légère réduction du risque d’hypertension (-7%), mais uniquement chez les moins de 60 ans. Chez les plus âgés, cet effet protecteur disparaît.

Chez les personnes souffrant déjà d’hypertension sévère, la prudence est de mise : deux tasses de café ou plus par jour doublent le risque de complications cardiovasculaires.

Boissons énergisantes : le mélange explosif

Boissons à base de caféine, taurine et sucre, les boissons énergisantes ont des effets bien documentés sur la tension.
Une méta-analyse portant sur 340 individus montre une hausse moyenne de +4,44 mmHg (systolique) après consommation, avec un pic entre 30 et 90 minutes.

L’Anses a recensé que 12% des effets indésirables signalés (tachycardie, HTA, palpitations) sont liés à ces boissons. À éviter totalement chez les personnes à risque cardiovasculaire, adolescents compris.

Alcool : chaque verre compte (comme toujours !)

Contrairement à une croyance encore répandue, aucun seuil de consommation d’alcool n’est bénéfique pour la tension artérielle. Les effets suivent une logique linéaire : 12 g d’alcool par jour (soit un verre standard) augmentent déjà la pression systolique de +1,25 mmHg.

À deux verres par jour, l’élévation atteint près de +5 mmHg, et +13 mmHg pour quatre verres. Chez les hommes comme chez les femmes, la réduction ou l’arrêt de l’alcool entraîne une baisse mesurable de la tension, même sans modifier les autres habitudes.

Boissons protectrices : les alliées de votre tension artérielle

Hibiscus : l'alternative végétale aux antihypertenseurs

Longtemps cantonné à l’univers des infusions exotiques, l’hibiscus sabdariffa s’impose aujourd’hui comme l’une des plantes les plus efficaces pour faire baisser la tension.

Une consommation quotidienne de 3 tasses de 240 ml (soit 720 ml/jour) permet une réduction moyenne de 7 à 10 mmHg sur la pression systolique, d’après plusieurs méta-analyses. C’est comparable à l’effet de certains médicaments de première intention.

💡 Mécanisme : inhibition naturelle de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA), favorisant la vasodilatation. L’hibiscus agit donc comme un IECA végétal.

⚠️ Précaution : son effet peut se cumuler avec celui des médicaments hypotenseurs, notamment les IEC (captopril, enalapril) et ARA (losartan), augmentant le risque d’hypotension ou d’hyperkaliémie. Un espacement de 2 à 4 heures avec les prises médicamenteuses est recommandé.

Jus de betterave : le concentré de nitrates qui dilate les artères

Le jus de betterave est une star montante de la nutrition cardiovasculaire. En cause : sa richesse en nitrates naturels, convertis en oxyde nitrique, un puissant vasodilatateur.

Une dose unique de 250 ml peut faire chuter la pression systolique de 10 mmHg chez des adultes préhypertendus, avec un effet maximal entre 3 et 6 heures, et encore mesurable après 24h.

💡 Mécanisme : les nitrates alimentaires sont transformés par le microbiote buccal puis intestinal en oxyde nitrique, qui relaxe les vaisseaux sanguins.

⚠️ Précaution : les nitrates peuvent potentialiser les effets des anticoagulants et certains médicaments hypotenseurs.
Évitez l’usage simultané sans avis médical.

Thé vert : des catéchines protectrices, sans excès

Le thé vert, notamment dans sa version matcha, apporte des polyphénols puissants comme l’EGCG. Après 3 à 6 mois de consommation régulière (2 à 3 tasses/jour), on observe une baisse modérée mais significative de la tension :

  • -2 mmHg systolique
  • -2,3 mmHg diastolique

💡 Mécanisme : activation des canaux ioniques KCNQ5, régulation du tonus vasculaire, et action antioxydante globale.
Le matcha peut contenir jusqu’à 100 fois plus de catéchines que le thé vert classique.

⚠️ Précaution : en cas d’hypertension sévère, limitez à une tasse quotidienne pour éviter un effet cumulatif avec la caféine.

Produits laitiers fermentés : le rôle discret mais réel des probiotiques

Les yaourts, kéfirs ou laits fermentés riches en probiotiques exercent un effet modeste mais régulier sur la tension artérielle :

  • -3,1 mmHg systolique
  • -1,1 mmHg diastolique

Les personnes déjà hypertendues y répondent mieux, avec des réductions jusqu’à -4 mmHg dans certaines études.

💡 Mécanisme : modulation du microbiote intestinal, réduction de l’inflammation systémique, amélioration de la fonction endothéliale.

⚠️ Précaution : préférer les produits pauvres en sel et en graisses saturées, sans sucres ajoutés.

Eau minérale riche en magnésium et calcium : l’hydratation intelligente

L’eau n’est pas neutre. Une bonne hydratation, surtout via des eaux minérales riches en magnésium (>50 mg/l) et en calcium, contribue à la régulation de la pression artérielle, en améliorant l’équilibre électrolytique et la fonction rénale.

💡 Recommandation : boire 1,5 à 2 litres par jour, en privilégiant des eaux comme Hépar, Contrex ou Rozana.

⚠️ Précaution : attention aux eaux très riches en sodium (>200 mg/l), qui peuvent au contraire aggraver la tension.

Approche combinée : l'effet synergique du mode de vie

Les interventions globales fonctionnent mieux que les approches isolées

Si boire du thé ou du jus de betterave aide, l’effet devient nettement plus puissant lorsqu’on combine plusieurs leviers : alimentation, activité physique, réduction du sel, arrêt du tabac... et boissons bénéfiques.

La méta-analyse de Krishnamoorthy et al. (2023), portant sur 2 451 participants, démontre que les interventions combinées sont les plus efficaces :

  • RĂ©gime alimentaire + activitĂ© physique : → –9,88 mmHg (systolique), –6,28 mmHg (diastolique)
  • RĂ©gime + activitĂ© + arrĂŞt tabac + rĂ©duction alcool : → –6,58 mmHg / –4,09 mmHg

L’étude PREMIER (référence en santé publique) montre des effets encore plus marqués chez les hypertendus :

  • Jusqu’à –14,2 mmHg systolique
  • 77 % des participants atteignent un objectif tensionnel <140/90 mmHg

Effets additionnels (et non redondants)

Les bénéfices des boissons hypotensives ne s’annulent pas : ils peuvent s’additionner intelligemment.

👉 Par exemple, combiner :

  • l’arrĂŞt des sodas sucrĂ©s (–2 mmHg)
  • 1 verre de jus de betterave par jour (–5 Ă  –10 mmHg)
  • 2 tasses de thĂ© vert (–2 mmHg)
  • avec un rĂ©gime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension), cela peut donner des rĂ©sultats comparables Ă  un traitement mĂ©dicamenteux lĂ©ger.

Timing : boire au bon moment peut faire la différence

Le moment de consommation influence aussi l’effet :

  • Infusion d’hibiscus : le matin avant 10h pour un pic d’efficacitĂ©
  • Jus de betterave : Ă  jeun ou 2h après un repas, idĂ©alement le matin
  • ThĂ© vert : en dehors des repas riches en fer (pour Ă©viter les interactions)

💡 Conseil pratique : espacer de 2 à 4 heures la prise de médicaments hypotenseurs et de boissons hypotensives pour limiter les effets cumulés non contrôlés.

Exemple de routine quotidienne efficace (pour un préhypertendu)

Moment de la journéeBoisson             Effet estimé sur la tension
8h          1 tasse de thé vert       –1 à –2 mmHg        
10h         240 ml d’infusion d’hibiscus   –3 mmHg (cumulatif)     
12h30        Eau minérale (riche en magnésium)Soutien électrolytique   
14h         250 ml de jus de betterave    –5 à –10 mmHg        
Soir         1 yaourt nature fermenté     –1 à –2 mmHg        

➡️ Baisse tensionnelle cumulée possible : 8 à 14 mmHg (selon individu)

Boissons et médicaments : attention aux mélanges

Si certaines boissons naturelles aident à faire baisser la tension, elles peuvent poser problème si vous prenez déjà un traitement contre l’hypertension. Boire malin, c’est aussi éviter les mauvaises combinaisons.

L’hibiscus : à ne pas mélanger avec vos médicaments

L’infusion d’hibiscus est très efficace pour baisser la tension... parfois aussi efficace que certains médicaments. Si vous prenez déjà un traitement (type captopril, losartan…), les effets peuvent se cumuler et provoquer une tension trop basse.

👉 Résultat possible : vertiges, fatigue, ou sensation de malaise.

Ce qu’il faut faire :

  • Espacer la prise de votre mĂ©dicament et de l’hibiscus d’au moins 2 heures.
  • Et surtout, parlez-en Ă  votre mĂ©decin avant d’en boire rĂ©gulièrement.

Le jus de betterave : très actif, donc à manier avec précaution

Riche en nitrates, le jus de betterave détend les vaisseaux et fait baisser la tension. Mais si vous prenez déjà un traitement (bêta-bloquant, diurétique…), vous pourriez avoir un effet trop fort.

👉 Vous pouvez ressentir : étourdissements, faiblesse, ou baisse soudaine de tension.

À savoir que le jus de betterave peut aussi renforcer les effets des anticoagulants (comme l’aspirine ou la warfarine), vous devez donc éviter de le boire juste avant ou après vos médicaments.

Jus de fruits : pas toujours aussi inoffensifs qu’ils en ont l’air

Certains jus — en particulier pamplemousse, orange et pomme — peuvent interférer avec l’absorption de vos médicaments, en les rendant soit trop puissants, soit moins efficaces.

Par exemple, le jus de pamplemousse peut amplifier l’effet de certains médicaments et provoquer des effets secondaires et le jus d’orange peut, à l’inverse, empêcher votre traitement de fonctionner correctement.

Le bon réflexe est donc de ne jamais prendre vos médicaments avec du jus de fruit, même naturel et utilisez de l’eau plate.

L’idée que les boissons influencent la tension artérielle n’est plus une hypothèse, mais un fait établi. Certaines, comme les sodas ou les boissons énergisantes, augmentent significativement le risque d’hypertension, même à petites doses. D’autres, comme l’hibiscus, le jus de betterave ou le thé vert, peuvent entraîner des baisses comparables à certains médicaments, à condition d’être bien utilisés.

Mais ces effets ne sont ni anodins, ni sans risque : ils dépendent de votre âge, de vos antécédents, de votre traitement médicamenteux et de vos habitudes de vie. Ce qui fonctionne pour l’un peut être dangereux pour l’autre.
La clé ? Informer, équilibrer, personnaliser.
Les boissons peuvent devenir des outils puissants pour prendre soin de sa tension — mais elles doivent s’inscrire dans une vision globale, intégrant alimentation, activité physique, gestion du stress et suivi médical.

👉 Ce que vous buvez chaque jour n’est pas qu’un plaisir ou une routine : c’est une décision de santé cardiovasculaire.

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