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Insultant et infantilisant ? Pourquoi les attaques contre le Dry January passent à cÎté du vrai problÚme

11/01/2025
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AnthonyAnthony

"Le Dry January, c’est insultant, infantilisant, et proprement insupportable."

Ces mots du maire de ChĂąteauneuf-du-Pape, Claude Avril, ont fait grand bruit. Dans une interview, il critique ce mouvement venu du Royaume-Uni, qui consiste Ă  faire une pause d’un mois sans alcool. Une pratique qui, selon lui, menace la filiĂšre viticole et manque de respect pour "l’esprit de responsabilitĂ©" des Français. Mais cette critique ne passe-t-elle pas Ă  cĂŽtĂ© du vĂ©ritable enjeu ?

Insultant et infantilisant ? Pourquoi les attaques contre le Dry January passent à cÎté du vrai problÚme

Le Dry January : une attaque contre l’art de vivre à la française ?

Il est indĂ©niable que le vin est bien plus qu’une boisson en France : c’est un patrimoine, un symbole culturel et un pilier Ă©conomique.
Pourtant, les chiffres montrent que la consommation de vin évolue drastiquement, notamment chez les jeunes.

Une évolution générationnelle
 et mondiale

Les propos du maire soulignent une peur bien réelle dans le secteur viticole : la baisse de la consommation de vin en France.
Selon l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV), la consommation globale de vin en France a chutĂ© de 70% en 60 ans. Chez les 18-35 ans, cette baisse est encore plus marquĂ©e : une enquĂȘte de 2022 rĂ©vĂ©lait que seulement 30% des jeunes consomment rĂ©guliĂšrement du vin, et lui prĂ©fĂ©re souvent la biĂšre, les cocktails ou les boissons sans alcool.

Un phénomÚne ou un symptÎme ?

Ces changements ne sont pas uniquement liĂ©s au Dry January. Ils s’inscrivent dans un mouvement global de recherche de modĂ©ration, de diversification des choix, et d’attention accrue Ă  la santĂ©.
Si les jeunes gĂ©nĂ©rations consomment moins de vin, elles ne rejettent pas pour autant l’art de vivre Ă  la française, mais le rĂ©interprĂštent Ă  leur maniĂšre, en y intĂ©grant des alternatives comme les vins dĂ©salcoolisĂ©s.

Le Dry January, avec prĂšs d’un Français sur quatre qui compte participer en 2025, est un symptĂŽme de cette Ă©volution.
Ce mouvement n’interdit rien et n’attaque personne : il invite simplement Ă  une pause pour rĂ©flĂ©chir Ă  sa consommation.
Le choix de s’abstenir temporairement ne nie pas la richesse du vin français, mais propose de l’apprĂ©cier diffĂ©remment, avec plus de conscience et de modĂ©ration.

Il est également nécessaire de rappeler que** la participation au Dry January ne se traduit pas nécessairement par un rejet définitif du vin**.
Une Ă©tude britannique menĂ©e sur les participants au Dry January a montrĂ© que 72% d’entre eux reprenaient une consommation modĂ©rĂ©e d’alcool aprĂšs le dĂ©fi, avec une meilleure apprĂ©ciation des boissons consommĂ©es.
Cette approche raisonnĂ©e pourrait ĂȘtre bĂ©nĂ©fique Ă  la filiĂšre viticole.

Pourquoi diaboliser le choix personnel ? 😈

Qualifier le Dry January de "proprement insupportable" revient à nier le droit des consommateurs de choisir leur propre relation à l’alcool.

En 2025, prÚs de 25% des Français vont participer à ce défi, selon une étude Ifop. Cela montre un besoin de réappropriation de sa consommation, pas un rejet de la tradition.

Et si, au lieu d’y voir un affront, on voyait dans le Dry January une dĂ©marche complĂ©mentaire ? AprĂšs tout, la modĂ©ration et la responsabilitĂ© sont aussi des valeurs prĂŽnĂ©es par les dĂ©fenseurs du vin. Ces deux mouvements ne sont pas opposĂ©s mais convergents, chacun Ă  sa maniĂšre.

Une opportunité pour le secteur viticole ?

PlutÎt que de voir le Dry January comme une menace, pourquoi ne pas y voir une opportunité ?
En se diversifiant avec des vins désalcoolisés de qualité, les vignerons français pourraient répondre à une demande évidente, tout en préservant leur savoir-faire.
Actuellement, des marques comme Pierre ZĂ©ro, ou Chavin rĂ©ussissent dĂ©jĂ  Ă  capter cette nouvelle audience, qui valorise le goĂ»t et l’expĂ©rience sans les effets de l’alcool.

Face à la baisse historique de la consommation de vin, il est temps d’innover.
Proposer des alternatives sans alcool n’enlĂšve rien au prestige du vin, mais Ă©largit son accessibilitĂ©, notamment auprĂšs des jeunes et des consommateurs internationaux, plus sensibles Ă  ces tendances.

Une attaque ou une évolution ?

Qualifier le Dry January d’"attaque" revient Ă  nier les transformations sociĂ©tales et gĂ©nĂ©rationnelles en cours.
PlutĂŽt que de s’y opposer, il serait plus constructif de les accompagner. AprĂšs tout, l’art de vivre Ă  la française, c’est aussi savoir s’adapter, se rĂ©inventer, et accueillir les nouvelles idĂ©es tout en restant fidĂšle Ă  son essence.

Le vin reste et restera un pilier de notre culture. Mais pour assurer sa pérennité, il doit évoluer avec les consommateurs.
Le Dry January n’est pas l’ennemi de cet art de vivre. C’est une invitation Ă  repenser la maniĂšre dont on le partage et le cĂ©lĂšbre.

Loin d’ĂȘtre une guerre contre la viticulture, le Dry January est un mouvement personnel et temporaire qui invite Ă  la rĂ©flexion.
Il ne s’agit pas d’effacer le vin de nos tables, mais de l’apprĂ©cier diffĂ©remment, avec plus de conscience et de modĂ©ration.
Alors, plutÎt que de voir dans cette tendance une menace, et si on y voyait un outil pour réinventer, moderniser et pérenniser notre art de vivre à la française ?

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