French Bloom, Heineken, Athletic... les champions du sponsoring 0% !

Longtemps, les boissons sans alcool ont été les figurantes discrètes du sponsoring sportif. Un peu de jus à la mi-temps, de l’eau pétillante en fond de loge... Rien qui mérite un spot en prime time. Mais en quelques années, le paysage s’est métamorphosé.
Aujourd’hui, des marques comme French Bloom, Heineken 0.0 ou Athletic Brewing s’affichent fièrement aux côtés des plus grands événements sportifs mondiaux. Et ce n’est plus un hasard.
Ce mouvement est le fruit d’une convergence : des consommateurs en quête de sobriété occasionnelle, des athlètes soucieux de cohérence, des marques en quête de sens... et une industrie du sport qui cherche à rester connectée à son époque. Ce que l’on boit dans les tribunes ou sur un podium n’est plus anodin — c’est devenu un marqueur culturel.

Un monde sportif en pleine désintox
Pendant des décennies, le sport et l’alcool ont formé un tandem bancal mais lucratif. Des marques de bières sur les maillots, du champagne sur les podiums, des pubs en boucle à la télévision. La logique était simple : là où il y a du public, il y a du potentiel marketing. Et tant pis pour la cohérence.
Mais ce modèle s’essouffle. Les sociétés évoluent, et avec elles, les attentes vis-à-vis des grandes institutions sportives.
La glorification implicite de l’alcool — souvent incompatible avec les valeurs de santé, de performance ou d’inclusion — commence à poser problème. Plusieurs pays ont durci leur réglementation sur la publicité alcoolisée dans le sport, rendant certains marchés tout simplement inaccessibles. Parallèlement, les jeunes générations boivent moins, ou du moins différemment : selon CGA Strategy, près d’un consommateur de boissons sans alcool sur deux a moins de 25 ans.
Face à cette mutation, le sponsoring sans alcool ne se contente plus de “faire bien”. Il devient une opportunité stratégique. Offrir une alternative visible, cohérente et désirable, c’est répondre à une demande palpable — mais aussi éviter la dissonance d’un message brouillé entre sport et consommation à risque. Les grandes marques l’ont compris : le match se joue désormais aussi sur le terrain de la sobriété.
French Bloom, Heineken, Athletic — Trois visions du 0% en action
French Bloom n’a pas choisi la demi-mesure. En s’associant avec la Formule 1 pour dix ans, la jeune marque de vin pétillant sans alcool fondée par Maggie Frerejean-Taittinger et Constance Jablonski joue dans la cour des géants.
Son pari : conjuguer luxe, effervescence et modernité sur une scène sportive globalisée. Là où la F1 célèbre la vitesse, l’innovation et l’image, French Bloom injecte une forme d’élégance désinhibée. Le sans alcool est un choix esthétique et culturel. Le message est clair : célébrer peut se faire sans éthanol, sans compromis sur le prestige.
Heineken 0.0, de son côté, joue sur un autre registre : celui de la continuité. Historiquement implantée dans les grands événements sportifs — football européen, Formule 1 — la marque néerlandaise a simplement changé de flacon, sans changer de terrain. Grâce à sa déclinaison 0.0, Heineken peut continuer à investir massivement dans des partenariats ultra-visibles tout en répondant aux contraintes réglementaires de plus en plus strictes sur la publicité alcoolisée.
Sa campagne “When You Drive, Never Drink” en F1, ou encore son programme “Player 0.0” avec Max Verstappen, démontrent une parfaite compréhension de l’écosystème sportif : messages de sécurité, activations digitales, engagement responsable… Heineken transforme la contrainte en levier de croissance.
À l’opposé du spectre, Athletic Brewing Company incarne la disruption venue d’outre-Atlantique. Fondée en 2017 aux États-Unis, cette brasserie exclusivement sans alcool a bâti un empire sans jamais produire une goutte d’alcool classique.
Son ADN : la performance, l’outdoor, le dépassement de soi.
Pas étonnant qu’elle ait signé plus de 60 partenariats sportifs, du triathlon IRONMAN à la NFL, en passant par le club d’Arsenal. Athletic mise moins sur le prestige que sur la proximité et la communauté : présence dans les stades, collaborations avec des athlètes engagés, présence dans les festivals de musique… La marque veut incarner un mode de vie plus qu’un simple produit.
Trois marques, trois stratégies. Mais une même intuition : le sport est devenu un levier de crédibilité essentiel pour le sans alcool. Et à ce jeu-là, chacune trace son propre chemin vers le podium.
Pourquoi le sport est devenu la scène idéale du 0%
Pour une marque, peu d’espaces offrent autant de puissance que le sport. La visibilité y est massive, l’émotion authentique, les communautés fidèles. Les stades, les circuits, les chaînes de sport sont autant de vitrines où l’on ne vend pas seulement un produit, mais une appartenance. Et dans ce paysage, les boissons sans alcool ont trouvé un terrain d’expression à la hauteur de leurs ambitions.
Ce n’est pas un hasard si Heineken 0.0, Corona Cero ou Athletic Brewing ont multiplié les partenariats. Le sport offre à ces marques un contexte parfaitement aligné avec leurs valeurs : bien-être, performance, inclusion, responsabilité. En d’autres termes, il s’agit de parler à un public qui prend soin de lui sans renoncer au plaisir — ce fameux “flexi-drinker” qui alterne selon les moments, les lieux, les envies.
Le sponsoring sportif a aussi un avantage plus pragmatique : il contourne les nombreuses restrictions légales qui encadrent la publicité des boissons alcoolisées, en particulier en Europe.
Une version 0% permet de maintenir une présence de marque dans des pays où la loi Evin ou d’autres législations interdisent toute incitation à la consommation d’alcool.
Enfin, le sport permet l’activation de marque au-delà du simple affichage : stands de dégustation dans les stades, expériences digitales immersives, contenus vidéo exclusifs, engagements avec des ambassadeurs... Loin d’un logo figé sur une barrière publicitaire, le 0% s’incarne, se vit, se partage. Et chaque match devient un moment d’ancrage émotionnel.
Le sans alcool change la donne — et pas qu'en apparence
Ce que ces partenariats racontent dépasse largement le cadre du marketing. Le sans alcool, longtemps relégué au rang d’alternative de substitution, devient une catégorie à part entière. Une boisson choisie, assumée, valorisée.
En s’affichant dans les grands événements sportifs, les marques 0 % changent le regard que le public porte sur la sobriété. On ne boit plus “par défaut”, mais “par conviction”.
Cette transformation a un impact direct sur les usages. Les stades qui proposaient autrefois bière ou soda accueillent désormais des gammes premium de bières sans alcool, des c-mocktails, des alternatives raffinées. On boit pour le goût, pour l’expérience, parfois pour la performance — et ça change tout.
Ces produits s’adressent autant aux spectateurs qu’aux sportifs eux-mêmes, aux conducteurs, aux parents, aux femmes enceintes, aux jeunes adultes… Autant de profils pour qui la proposition sans alcool devient une évidence sociale.
C’est aussi un tournant économique. En s’affranchissant des taxes liées à l’alcool, en réduisant les contraintes logistiques, en bénéficiant d’un positionnement responsable, les marques 0 % améliorent souvent leurs marges. Et parce qu’elles s’installent dans des moments de consommation “à haute valeur émotionnelle”, elles renforcent leur capital sympathie et leur légitimité. Dans un marché en mutation rapide, cette capacité à créer du lien là où l’alcool traditionnel recule est un atout décisif.
Vers un nouvel âge d’or du sponsoring responsable
Ce que nous observons aujourd’hui n’est pas une mode passagère mais une transformation en profondeur. Le sponsoring sans alcool n’est plus une exception, il devient une norme émergente — et le mouvement s’accélère.
La croissance prévue de +14,5 % du marché mondial des boissons sans alcool en 2024, contre seulement +4,9 % pour la bière classique, confirme que les lignes bougent. Et dans ce changement, le sport agit comme amplificateur.
De nouvelles catégories de produits font leur apparition sur le terrain du sponsoring : vins effervescents, spiritueux 0 %, cocktails prêts-à-boire… Là où la bière dominait, une diversité d’offres s’installe, plus segmentée, plus premium, plus inclusive.
Des marques comme Seedlip ou Lyre’s explorent désormais le sponsoring dans des disciplines comme la Formula E ou les sports urbains. Le sport féminin, les compétitions mixtes, les festivals sportifs deviennent également des cibles stratégiques pour les marques en quête de visibilité différenciante.
Ce virage vers un sponsoring responsable s’inscrit aussi dans un contexte plus large : celui de l’ESG, de la responsabilité sociale, de la transparence des marques.
S’associer à un événement sportif en promouvant une boisson sans alcool, c’est affirmer une posture : celle d’une entreprise qui anticipe, qui respecte les choix de consommation, qui n’impose pas une norme unique. C’est une façon de dire : “on est là pour vous accompagner, pas pour vous formater”.
Et ce positionnement plaît. Aux organisateurs, qui sécurisent leur image. Aux partenaires, qui valorisent leur engagement. Aux consommateurs, qui retrouvent dans ces boissons le plaisir de partager sans se justifier. Tout indique que l’âge d’or du sponsoring responsable ne fait que commencer.
Profitez de nos meilleurs produits sans alcool !
Le triomphe des boissons sans alcool dans le monde du sport est le reflet d’une époque qui cherche à concilier plaisir et maîtrise, collectif et responsabilité, célébration et conscience. Ce que ces marques réussissent à incarner — parfois mieux que bien des slogans — c’est une nouvelle façon de vivre le sport : plus inclusive, plus libre, plus fluide.
Ce que l’on boit dans un stade, devant un écran ou sur un podium n’est jamais anodin. C’est un miroir tendu à nos habitudes, à nos valeurs, à nos désirs. En choisissant le 0 %, les marques ne renoncent pas à l’impact. Elles changent le langage de la convivialité. Et si demain, trinquer sans alcool devenait non plus l’exception, mais la norme ? Il se pourrait bien que le sport en soit le meilleur vecteur.